CHARLES BAUDELAIRE (1821-1867) – Une vie, une œuvre [2011]
Rien ne veut rien dire Rien ne veut rien dire
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 Published On Jan 7, 2017

Par Christine Lecerf et Jean-Claude Loiseau.
Émission diffusée sur France Culture le 06.03.2011.
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Intervenants :
Jean-Michel Maulpoix : poète, auteur de 'Pour un lyrisme critique', Corti.
Pierre Pachet : écrivain, auteur de 'Le premier venu', Denoël.
Jean-Baptiste Baronian : auteur de 'Baudelaire', Folio Gallimard.

Avec les voix de :
Eugène Ionesco
François Mauriac
Pierre Jean Jouve
Eugène Guillevic
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« Moi, c’est tous ; tous, c’est moi. Tourbillon »

« Baudelaire gagne à être vu », faisait déjà remarquer non sans ironie Sainte Beuve, trois ans après la condamnation des 'Fleurs du mal', alors que le poète tentait vainement de se faire élire à l’Académie française : « là où l’on s’attendait à voir un homme étrange, excentrique, on se trouve en présence [...] d’un gentil garçon, fin de langage et tout à fait classique dans les formes ».

Baudelaire gagne encore aujourd’hui à être (re)découvert, tant les images successives et contradictoires du poète – décadent, révolutionnaire, réactionnaire, classique, chrétien, moderne, etc. –, continuent d’exercer leur effet narcotique.

Né dans une « odeur de vieux » (Baronian), auteur d’une œuvre « singulièrement mince » (Pachet), Baudelaire est encore, à l’image du « peintre de la vie moderne », ce solitaire qui va, court et cherche la beauté mystérieuse, « si minime, si légère qu’elle soit ».

Car, Baudelaire n’a rien d’un flâneur parisien qui s’abandonnerait à la pente de ses rêveries ou de ses obsessions. C’est un « rôdeur », un « chiffonnier » de la ville, que le monde social ne laisse pas en répit. Qu’est-ce qu’être un individu dans une société de masse ? Après avoir « épousé la foule », Baudelaire se retire dans ses vers. « De la concentration et de la vaporisation du Moi. Tout est là ».

C’est un Baudelaire de la « pensée vivante » (Pachet) qui émerge dans l’extraordinaire souplesse de sa phrase poétique, capable de suivre les ondulations du désir comme de restituer les chocs du temps. Mais ce sens de l’oscillation et de l’aléatoire surgit surtout, comme à l’état brut, dans ses 'Journaux intimes' et 'Carnets', et surtout dans la liste de ses projets irréalisés.

Dans « un monde qui va finir », Baudelaire apparaît alors comme l’auteur de « fusées pensantes » (Pachet), d’idées fulgurantes qui explosent en plein vol mais parviennent, dans leur chute, à éclairer tout un paysage mental et social. Cette autre moitié de l’art qui est le transitoire, le fugitif, c’est-à-dire la modernité.

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Textes lus :
Fusées
Mon coeur mis à nu
Epigraphes
Notices
Titres et canevas


Sélection de sites établi par les bibilothécaires de Radio France :

Un site très riche sur la vie et l’œuvre de Baudelaire.
http://baudelaire.litteratura.com/

Baudelaire poète.
http://www.poetes.com/baud/index.php

Documents sur le procès des 'Fleurs du mal'.
http://fr.wikisource.org/wiki/Documen...

Baudelaire critique d’art.
http://www.musee-orsay.fr/fileadmin/m...

Magazine d’information des actualités baudelairiennes.
http://www.charlesbaudelaire.org/

Sur les pas de Charles Baudelaire à Paris
http://www.terresdecrivains.com/Charl...

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