Bilan intermédiaire de l’expérimentation sur l’hivernage artificiel des ruches début avril 2022
Lerucher Decantegril Lerucher Decantegril
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 Published On Jun 14, 2022

Les données de l’expérimentation :
30 apiculteurs, dont 3 professionnels, participent à l’expérimentation, pour un total de 523 ruches dont 280 laissées dans les conditions des témoins : rucher en versant ensoleillé, entrée des ruches recevant le soleil et entrée non occultée. L’altitude des ruchers a varié de 2 à 1000m et ils étaient répartis sur 27 départements différents.
La durée de la mise en hivernage artificiel a varié de 46 jours à 150 jours en fonction des lieux géographiques ou/et de l’altitude.
Dans les 243 ruches essais il y avait :
30 ruches en Cave
158 ruches Entrée au Nord
55 ruches en rucher au Nord

Conclusions sur les résultats de l’expérimentation à la mi-avril :
Sur l’hivernage des ruches
Si l’on regarde le taux de mortalité (hors varroas et perte de la reine) des ruches témoins versus les ruches « essais », il y a eu environ 10 fois plus de ruches mortes chez les témoins que parmi les ruches en Cave(C), Entrée au Nord (EN) et en rucher au Nord(N). Pourtant, l’hiver ayant été plus rigoureux que les années précédentes nous ne nous attendions pas à un résultat aussi encourageant. De plus, les quelques résultats chiffrés précis que nous avons eus et les observations faites par les apiculteurs, satisfaits pour une grande majorité du mode d’hivernage qu’ils avaient choisi, vont dans le même sens. Cela n’est donc pas étonnant que tous les apiculteurs expérimentateurs, en fonction de leurs connaissances, de l’historique de leur rucher et de ce qu'ils ont observé, aient déclaré vouloir refaire l’année prochaine le mode hivernage qu’ils ont essayé, sur la totalité de leurs ruches ou du moins sur un plus grand nombre.
De plus, les résultats et observations faites ont permis de valider les recommandations émises pour les trois types d’hivernage dans le protocole, de les faire évoluer et même pour certaines, de les simplifier comme diminuer le nombre de sorties pour les ruches en cave. L’expérimentation a permis aussi de vérifier que certains points sont sans effets négatifs contrairement à des craintes que l’on pouvait avoir comme les risques de nosémose, ou de pertes d’abeilles lors du retournement des ruches.
Sur le varroa:
Comme les chiffres le prouvent, les traitements contre le varroa engendrent assez rapidement des phénomènes de résistance aux molécules utilisées surtout si on utilise tous les ans le même produit. Même si on utilise 2 molécules différentes par an et ce pendant plusieurs années, on voit que cela peut entrainer aussi des souches résistantes. Il est donc impératif de varier le plus souvent possible de traitement.
L’avenir de la lutte contre le varroa ne peut pas être uniquement dans les traitements chimiques (bio ou pas) contre lesquels le varroa est capable de s’adapter, mais plutôt en utilisant des biotechniques plus durables certainement à long terme, ou du moins en utilisant les 2 formes de luttes conjuguées : chimiques et Biotechniques.

Comme traitements biotechniques on peut citer : la suppression ou/et la destruction de couvain de mâles et la suppression du premier cadre de couvain d’ouvrière après une longue période d’absence de ponte de la reine. Méthodes que j’ai préconisé dans le protocole. Mais il y en a d’autres comme l’encagement de la reine, le chauffage à 42°, pour ne nommer que celles-ci, qui ont déjà fait leurs preuves.
Toutes les molécules employées (en Bio ou non) sont des poisons, y compris pour les abeilles, l’amitraze en tête, et les replacer par des méthodes plus douces et moins délétères est indispensable à mon humble avis.
Je terminerai en disant qu’Il y a eu au cours du mois de mars, 2 ruchers de 4 et 6 ruches, un dans l’Ardèche et un dans l’Aube, qui ont été décimés certainement par des désherbants. Toutes ces colonies, toutes fortes après avoir passé l’hiver en cave, sont mortes en même temps en 2, 3 jours au désespoir des 2 apiculteurs qui avaient participé à l’expérimentation. Les abeilles jonchaient le plateau de la ruche et le devant de celle-ci. Il ne faut donc pas oublier que les produits phytosanitaires peuvent être, par effet direct, à l’origine de perte importante pour les apiculteurs. Sans parler de leurs effets diffus, dû à leur présence dans l’eau de tous les cours d’eau et autres lacs, comme cela a été démontré clairement et scientifiquement pour le glyphosate entre autres…

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