POCLAIN SYSTEM

Ce film réalisé en 1979 et rénové en 2020 par Francis Grosjean présente l’ensemble de la nouvelle gamme des pelles hydrauliques POCLAIN. Il utilise l’animation et les tous premiers effets numériques vidéo pour démontrer par l’image l’adaptabilité de ces machines aux différentes conditions de chantiers. Ce film a reçu le premier prix au Festival de Biarritz 1979.

HISTOIRE DE CE FILM
par Francis Grosjean
Jeune ingénieur et passionné de photographie et de cinéma, je fus engagé en 1974 par POCLAIN, numéro 1 mondial des excavateurs hydrauliques, pour m’occuper du marketing audiovisuel. A cette époque, la société avait décidé de lancer une nouvelle gamme de pelles couvrant tous les besoins du marché international. Depuis sa création dans les années 30, la famille Bataille avait très tôt utilisé le cinéma pour vendre son matériel. Plus facille de projeter un film chez un client que de déplacer ces gros engins sur son chantier.
Quand je suis arrivé dans le service audiovisuel, le nombre de films tournés étaient déjà considérables : des films pour chaque produit, des reportages spécialisés par chantiers, des dessins animés brillants expliquant les performances des solutions hydrauliques maison. Quelques uns des meilleurs cinéastes du marché avaient réalisés ces films comme Henri Fabiani, qui devint plus tard mon ami et mon maître.
Le défi était donc considérable car je n’avais encore réalisé aucun film professionnel. J’eus la chance de pouvoir m’appuyer sur d’excellents techniciens comme Michel Deville , chef opérateur ou Jean Pierre Guntz un excellent monteur. Ils m’apprirent en quelques mois le métier sur les chantiers. Fruit d’un travail collaboratif acharné , mon premier film, Poclain P remportait en 1975 le premier prix au festival du film d’entreprise de Biarritz. En m’inspirant de la publicité anglaise, en innovant sur les prises de vue, le montage, le texte ou les musiques, j’avais réussi à renouveler le genre, séduire le réseau commercial et les clients internationaux. Créer de nouvelles formes narratives, inventer de nouvelles images symboles de l’innovation des produits, allait devenir ma marque de fabrique. Durant 5 ans, j’ai chaussé mes bottes sur des chantiers du monde entier pour aider à vendre ces énormes machines, mi-robots mi danseuses, des comédiennes aux multiples ressources.
Chez Eurotitres où je montais mes films, les premiers banc-titres par ordinateur firent leur apparition en 1977 permettant de créer des séquences d’animations sophistiquées. Xavier Nicolas, un jeune graphiste talentueux , devint par sa maîtrise technique un partenaire incontournable pour innover dans tous les films qui suivirent.
Une fois les 15 modèles de la nouvelle gamme lancés, il restait à réaliser un film générique sur l’ensemble de l’offre du numéro 1 mondial. Ce serait POCLAIN SYSTEM, le film ici présenté. Plusieurs défis m’attendaient : il fallait réunir tous les modèles sur un même lieu de 25 à 300 tonnes, séduire sur l’unité esthétique de la gamme, démontrer en images pertinentes les avantages de la technique hydraulique brevetée du VARIODYN .
Par hasard, j’aperçu à la télévision un des premiers clips musicaux où
les silhouettes mouvantes des Jacksons’five laissaient les traces stromboscopique de leurs mouvements. C’était un effet numérique expérimental tout juste créé aux Etats Unis. Si je pouvais utiliser cet effet sur le mouvement de mes machines, je pourrais démontrer par l’image les qualités du VARIODYN. Tout était possible chez Poclain à cette époque et trois semaines plus tard après des tournages de nuit sur les pelleteuses rouges, je partais au NAB de Las Vegas pour réaliser sur le stand Grass Valley ces fameux effets spéciaux qui allaient impressionner vendeurs et futurs clients.
J’avais une autre idée, tenter de raconter en personnalisant l’engin, l’engagement total de cette gamme d’excavateurs au service des chantiers et des entrepreneurs. Comme cinéphile, j’avais été marqué par “le roman d’un tricheur “de Sacha Guitry. Ce monstre sacré raconte en vers et à la première personne ses recettes et astuces pour évoluer dans le beau monde. Prenant la place de mes machines, je me mis donc à écrire à la manière de Sacha Guitry, leurs expériences et leurs bottes secrètes.
Pour accompagner ce texte à la première personne et démarrer le film de manière mystérieuse, il fallait résumer les dizaines de tâches accomplies par nos machines mais sans les dévoiler encore. L’ami Xavier Nicolas me proposa cette fois le dessin animé et leurs meilleurs représentants : les frères Paul et Gaëtan BRIZZI qui s’illustrèrent plus tard chez Disney.
Sur une minute et demie, ils surent montrer en accéléré toutes les tâches effectuées par ces pelles hydrauliques.
Tous les ingrédients étaient réunis pour terminer un film innovant qui allait remporter en 1979 un premier prix au Festival de Biarritz.