Son style est toujours vivant dans l'art de la danse aujourd'hui : Mary Wigman - danseuse et chorégraphe. Le portrait montre ses danses les plus célèbres, recherche les stations de sa vie, d'Hellerau à Monte Verità, et laisse la parole aux chorégraphes.
Film de Norbert Busè et Christof Debler.
C'est au début des années 1930 que l'étoile de Mary Wigman s'est également élevée en Amérique. Ses premières représentations dans le Nouveau Monde ont été préparées par de brillantes relations publiques et les salles étaient pleines. En Amérique aussi, les gens voulaient savoir ce qu'était la nouvelle sensation scénique venue d'Allemagne. En tout cas, le public a dû s'habituer, car Mary Wigman dansait seule, pieds nus, accompagnée seulement de quelques rythmes de tambour. Sa prestation d'invitée a néanmoins connu un succès sensationnel. La presse américaine la qualifie de "grande prêtresse" de la "danse allemande". À 44 ans, "die Wigman" a enfin réussi : elle est la première chorégraphe et danseuse allemande de renommée mondiale.
Elle le doit non seulement à sa façon inhabituelle de danser, mais aussi à son charisme irrésistible et à son irrésistible présence sur scène. "Je vivais comme dans une frénésie. C'était comme si tous les journalistes du pays se précipitaient sur moi. Il y avait des jours où je me réveillais en craignant de trouver un photographe sous mon lit", a-t-elle écrit dans son journal. Et pourtant, il n'y a pas si longtemps, elle se produisait encore en Allemagne dans des théâtres vides, devant seulement deux membres de sa famille.
L'influence de Mary Wigman sur le développement de la danse moderne allait devenir énorme. Partout, les gens se réfèrent à elle lorsqu'ils veulent quitter les sentiers de la danse classique établie. Hanya Holm introduit enfin la danse expressive en Amérique en ouvrant la première école Wigman à New York. En Asie, son élève Takaya Eguchi devient le professeur de Kazuo Ohno. Et en Allemagne, le "Tanztheater" émerge, ce qui est inconcevable sans l'influence de Wigman. Pourtant, sa période de succès n'a été que de courte durée. Les nazis lui ont demandé de chorégraphier les masses lors de l'ouverture des Jeux olympiques, mais plus tard, elle aussi a été considérée comme une représentante de l'"art dégénéré". Cela signifiait la fin de sa carrière. Après la guerre, sa forme de danse expressive ne semblait plus contemporaine.
Mais comment Mary Wigman est-elle devenue ce qu'elle est devenue ? Le documentaire montre le parcours de la fille d'un marchand de bicyclettes de Hanovre, qui s'est mise à la recherche de sa propre forme d'expression physique et a ainsi révolutionné la danse. Il montre les étapes formatrices de sa vie, d'Hellerau à Monte Verità. Le documentaire propose des extraits de ses danses les plus célèbres, notamment la "Danse des sorcières" et le cycle "Swinging Landscape", ainsi que d'un hommage contemporain de Susanne Linke à Mary Wigman intitulé "Transformation". Même si les danses de Wigman ne font plus partie du répertoire des compagnies de danse aujourd'hui, on peut voir comment une grande variété de chorégraphes, de Murray Lewis à Susanne Linke en passant par Sasha Waltz, se réfèrent à elle.

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