Rudi Sopelila, visionnaire de l'œuvre "Expiatio Saeculi XXI", a créé une composition sombre et puissante qui capte l'essence des bouleversements du 21ème siècle. Cette fresque sonore et visuelle, résolument pessimiste, dépeint un futur apocalyptique imminent si aucune action n'est entreprise pour changer notre trajectoire actuelle. Ce pessimisme est voulu, non pour inspirer la résignation, mais pour provoquer une réaction, un réveil. En exposant sans compromis les conséquences potentielles de nos choix environnementaux et sociétaux, Sopelila cherche à rappeler que l'espoir est encore possible, à condition d'une prise de conscience et d'une action immédiate. Sa musique nous plonge au cœur des conséquences écologiques, sociales, et humaines d'une planète en crise. Loin de se contenter de présenter un futur dystopique, elle vise à provoquer un choc émotionnel, soulignant l'urgence d'agir face à la dégradation de notre environnement et à nos comportements destructeurs. "Expiatio Saeculi XXI" est un avertissement, un puissant appel à redéfinir notre relation avec la Terre avant qu'il ne soit trop tard.

Premier mouvement : "Terra Mutata"

Ce mouvement évoque la transformation radicale de la Terre sous l'effet du changement climatique. La musique présente des harmonies changeantes, passant de passages mélodiques évoquant la beauté naturelle à des dissonances soudaines qui symbolisent la dégradation des écosystèmes. "Terra Mutata" représente une planète en mutation, où la nature elle-même se modifie face à la violence du changement climatique. Le mouvement invite l'audience à contempler l'impact profond de nos actions sur le climat, avec des sonorités en constante évolution, rendant compte de la lutte pour la survie des environnements naturels.

Second mouvement : "Terra Polluta"

Ce mouvement met l'accent sur la pollution qui envahit notre monde, des océans recouverts de plastique aux villes plongées dans la fumée des usines. La musique est lente, mélancolique, portée par une mélodie du pupitre des cordes qui se répète et se développe doucement, évoquant la tristesse et la contemplation face à cette réalité. Le chœur de femmes intervient par moments, soulignant avec une touche éthérée et poignante cette mélodie désespérée, créant un sentiment de résignation face à un monde où l'air est devenu irrespirable et les éléments naturels corrompus. 'Terra Polluta' est ainsi un appel sonore, non pas dans la violence, mais dans une réflexion profonde sur l'urgence de la crise de pollution que nous traversons.

Troisième mouvement : "Terra Famelica"

Dans ce mouvement, la symphonie se concentre sur la famine et la surpopulation, dépeignant un monde en proie au désespoir et à la lutte pour la survie. 'Terra Famelica' est un chœur de désolation, un mouvement marqué par un tempo rapide et implacable, symbolisant les masses affamées en quête de survie. Les cuivres sont omniprésents, éclatant avec force et urgence, évoquant l'impitoyable brutalité de la crise. Les violons, toujours en arrière-plan, soutiennent discrètement la progression, rappelant la tension persistante. L'ensemble musical rappelle la course effrénée d'un cheval au galop, une métaphore des populations démunies qui traversent des terres arides et stériles à la recherche de ressources. Ce mouvement met en lumière l'injustice, la précarité, et l'urgence de la survie dans un monde en crise, où la lutte pour les ressources vitales devient une course sans fin.

Quatrième mouvement : "Terra Conflictus"

Le dernier mouvement dépeint les conflits qui surgissent face à la rareté des ressources. "Terra Conflictus" est marqué par un ton martial, avec des percussions lourdes et des cuivres qui résonnent comme des appels à la guerre. L'orchestre entier converge vers des crescendos intenses, symbolisant l'inévitabilité des affrontements, suivis de silences soudains qui laissent un écho de désolation. C’est une vision d'une humanité divisée, se battant pour les dernières ressources, conduisant à une destruction quasi totale.

0:00 "Terra Mutata"
4:43 "Terra Polluta"
8:53 "Terra Famelica"
12:38 "Terra Conflictus"

Crédits :
Composition musicale : Rudi Sopelila
Illustrations : Camille Durand
Direction musicale : Antonio Rinaldi
Interprétation : L'Académie Philharmonique du Patrimoine