Allons-nous nous adapter à ce que nous nous ajoutons ? | Étienne Klein
Etienne Klein Etienne Klein
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 Published On Sep 30, 2024

Serons-nous un jour tentés d’abandonner notre idéal d’autonomie en déléguant une partie de nos choix à des machines toujours plus parfaites, capables de choisir et de décider à notre place ?

Avec
Raphaël Gaillard Professeur de psychiatrie à l'Université Paris-Descartes et responsable du pôle psychiatrie de l'hôpital Saint-Anne
Régulièrement, on nous informe que l’intelligence artificielle « bat » l’intelligence humaine dans certains secteurs ou dans certaines activités, tels les jeux d’échec ou de go, le diagnostic médical ou la surveillance de processus complexes. En d’autres termes, le silicium écrase de plus en plus souvent le neurone. Mais en nous comparant ainsi aux machines, de tels discours ne nous humilient-ils pas ? En 1956, le philosophe Günther Anders avait déjà qualifié de « prométhéenne » cette honte « qui s’empare de l’homme devant l’humiliante qualité des choses qu’il a lui-même fabriquées ». Il est vrai que les performances atteintes par certaines technologies nous persuadent que nous ne sommes plus vraiment « à leur hauteur ». Dès lors, qu’allons-nous faire ? Serons-nous tentés d’abandonner notre idéal d’autonomie en déléguant une partie de nos choix à des machines toujours plus parfaites, capables de choisir et de décider à notre place ? Ou bien allons-nous nous transformer en une espèce d’êtres hybrides qui choisiraient de « s’augmenter » en intégrant au sein de leur corps et de leur cerveau des artefacts technologiques ou chimiques ? Ou bien allons-nous au contraire davantage cultiver notre humanité « irréductible », c’est-à-dire ce qui nous différencie des machines ?

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