Anoushka Shankar - Buleria con Ricardo - Traveller 2011 edit
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 Published On Nov 12, 2011

Musique indienne et flamenco se rencontrent sur le nouvel album d'Anoushka Shankar.
Jusqu'à présent, lorsque l'on évoquait la fille de Ravi Shankar, c'est au doux visage de Norah Jones que l'on pensait le plus souvent. Moins populaire que sa demi-sœur car officiant dans le cercle plus confidentiel de la musique indienne, sa cadette Anoushka Shankar évolue pourtant comme joueuse de sitar depuis ses 13 ans, et a déjà publié une poignée d'albums.

Le nouveau, Traveller, a été conçu comme un espace permettant de parcourir les liens qui unissent la musique indienne au flamenco. "Il y a plusieurs théories bien sûr... Mais j'avais envie de rappeler que la musique gitane était aussi partie de l'Inde, que certaines origines du flamenco se trouvaient là." Anoushka Shankar fait référence à l'exode des intouchables, la classe la plus pauvre de l'Inde, exclue de l'ancien système des castes.

Beaucoup de ses membres ont dû quitter la région du Penjab huit cents ans après Jésus-Christ, sans ressources ni lecteur MP3 : traversant l'Asie et le Moyen-Orient, ils se sont finalement installés en Espagne, où le flamenco a pris racine des siècles plus tard. "En Inde, on trouve encore cette tradition gitane au Rajasthan : la musique qu'on y joue rappelle donc logiquement le flamenco, dans ses chants, sa technique et ses thèmes." Traveller est donc, comme son nom l'indique, un disque sur le voyage et l'exil. Un titre parfaitement taillé pour une musicienne qui dès sa naissance a partagé sa vie entre Londres et Delhi, et parcouru le monde pour accompagner son père sur scène -- c'est Ravi Shankar qui lui a enseigné le sitar.

"J'ai grandi au croisement de plusieurs cultures. Ça m'a appris à m'adapter où que je sois et à oser certains mélanges." On a ainsi vu Anoushka Shankar inviter, pour la première fois dans leur histoire, les musiques traditionnelles indiennes dans une cérémonie des Grammy Awards. On l'a observée agencer les noces entre le sitar et les musiques électroniques sur les albums Rise et Breathing Under Water. On l'a aperçue partager la scène avec des artistes aussi variés que Herbie Hancock ou Madonna, et s'offrir quelques collaborations dispensables (Lenny Kravitz, Sting). Elle a, enfin, avoué une série de participations à d'occultes projets heavy-metal. "J'ai toujours eu un pied dans la tradition et l'autre dans le contemporain. Par mon père, j'ai reçu un enseignement classique, strict, difficile. J'ai appris l'effort et la persévérance. Parallèlement à ça, j'ai toujours aimé l'electro. L'idée de pouvoir toucher aux deux me séduit, même si je reste une musicienne classique."

Produit par Javier Limón, Traveller rassemble, autour de Shankar, de nombreux noms du flamenco (Duquende, Pepe Habichuela, Pedro Ricardo Miño), la chanteuse indienne Shubha Mudgal et l'Espagnole Concha Buika. De cette œuvre partagée s'échappent des épisodes étourdissants (Bhairavi, Buleria con Ricardo ou Dancing in Madness, où Shankar joue du sitar comme elle jouerait de la guitare électrique).

Technique mais vivante à la fois, la musique de Shankar emprunte autant aux rythmes du flamenco qu'à la minutie indienne : impossible de la rattacher à un continent ou de la figer sur un morceau de planisphère. Sa richesse et son charme émanent de ce panachage, de ce mariage des cultures --

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